EDITO- La France insoumise se soumettra-t-elle sous le poids du Palais Bourbon ?
- Corentin S.
- 2 juil. 2017
- 2 min de lecture
François Ruffin lors de la campagne pour les législatives
« Se soumettre ou se soulever ! » lance François Ruffin, député de la Somme issu des bancs de la France Insoumise, dans un élan révolutionnaire aux journalistes de RMC mardi dernier. Il faut bien dire que ce jeune député de 41 ans n’en est pas à sa première intervention médiatique remarquée. Quelques jours auparavant, il annonçait qu’il ne garderait de son salaire de député qu’un smic, se posant ainsi comme le représentant idéal et valeureux de l’ouvrier, montrant par la même, la marche à suivre à ses collègues insoumis. Cependant, aucun député du parti n’a indiqué vouloir s’inspirer de cet exemple sûrement trop radical pour un parti qui prétend pourtant l’être. Parmi les 17 députés fraichement élus France insoumise, certains expliquent qu’ils ne peuvent se passer de cette indemnité, avançant également que François Ruffin est bien loin d’être dans le besoin puisqu’il aurait engrangé plus d’un million d’euros avec son documentaire primé aux Césars Merci Patron! Karl Marx et Friedrich Engels, dont s’inspirent ouvertement Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin en prônant un « salaire qui ne serait pas supérieur à celui de l’ouvrier », avaient-ils imaginé un prolétaire millionnaire ?
Cet argument qui remettrait en doute la crédibilité du député Ruffin pourrait s’apparenter à une attaque politique de l’opposition mais en réalité ces allégations émanent également des rangs mélenchonistes avec des propos empreints de sous-entendus comme ceux qu’a pu tenir Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, en indiquant que François Ruffin « ne vivra pas avec le Smic » car « il a d'autres sources de revenus » sur RTL. Seulement quelques jours après leur arrivée remarquée à l’Assemblée nationale, les députés de la France insoumise laissent donc apparaître des dissensions, fait surprenant pour un parti qui se veut être le « principal opposant » du gouvernement.
L’arrivée très médiatique et sans cravate des députés insoumis à l’Assemblée nationale
[endif]--François Ruffin devait initialement faire sa première apparition à l’Assemblée vêtu d’un simple tee-shirt mais Jean-Luc Mélenchon s’opposa à ce coup d’éclat potentiel concédant tout de même l’abandon de la cravate, symbole ultime de la rébellion voire de la révolution lancée. La France insoumise, sous l’égide de Jean-Luc Mélenchon, s’est donnée pour mission de combattre la réforme du Code du Travail voulue par Emmanuel Macron et qui échappera en partie au travail parlementaire puisque son application doit se faire par ordonnances. Les militants de la France Insoumise n’ont plus qu’à espérer que leur parti ne se soumettra pas plus au Code du Travail qu’au code vestimentaire du Palais Bourbon. ![endif]--
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