Mise en examen de Marine Le Pen pour « abus de confiance » dans l’affaire des assistants parlementai
- Susie G.
- 5 juil. 2017
- 2 min de lecture

Convoquée en début d’après-midi de ce vendredi 30 juin 2017 devant le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris dans le cadre de l’enquête sur les assistants parlementaires d’eurodéputés du Front National (FN), Marine Le Pen a été mise en examen, annonce son avocat, Me Bosselut.
Que lui est-il reproché ?
Elue eurodéputée en 2004, Marine Le Pen est inquiétée par la justice en raison d’abus de confiance « en sa qualité de députée européenne de 2009 à 2016 pour utilisation de fonds européens », notamment pour ce qui est de la rémunération de sa cheffe de cabinet au FN, Catherine Griset, et de son garde du corps, Thierry Légier. De plus, l’intéressée qui a de fait perdu son siège européen, est mise en examen pour « complicité d’abus de confiance » de 2014 à 2016 en sa qualité, cette fois, de présidente du Front National.
L’abus de confiance correspond au fait de disposer d’un bien, en l’occurrence de fonds, appartenant à autrui de façon contraire à ce qui était convenu avec son propriétaire.

Des questions ? Pour quoi faire ?
Ce vendredi au pôle financier du tribunal de grande instance, Mme Le Pen n’a pas répondu à des questions, mais y a, comme la loi l’autorise, lu une déclaration contestant « formellement les griefs reprochés », déclare Me Bosselut dans un communiqué. Notons qu’elle avait jusqu’alors refusé de paraître devant les juges : le 10 mars, elle avait présenté son immunité parlementaire, rejetant ainsi une première convocation, avant de faire savoir qu’elle leur apporterait une réponse favorable une fois les élections présidentielles et législatives passées.
En outre, l’avocat ajoute que « Madame Le Pen [...] a fait connaître qu'elle saisirait dès lundi la chambre de l'instruction d'un recours contre sa mise en examen en considération de la violation du principe de la séparation des pouvoirs ».
Marine Le Pen n’est pas un cas isolé : 17 élus FN sont concernés
17 élus, dont la présidente du Front National, son père Jean-Marie Le Pen et son compagnon Louis Aliot, sont visés par l’enquête en France. Ouverte en 2015, cette dernière implique au moins une quarantaine d’assistants. Les magistrats cherchent à savoir si le FN a mis en place, grâce à des crédits européens, un système de rémunération généralisé s’appliquant à ses permanents, en les faisant salarier comme assistants des députés européens frontistes sans que leurs activités aient un quelconque lien avec celles du Parlement européen…
Un préjudice s’élevant à 5 millions d’euros
S’appuyant sur l’enquête actuellement en cours et sur les rapports de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), le Parlement européen a évalué son préjudice sur une période de 5 ans, du 1er avril 2012 au 1er avril 2017. Ainsi, l’inquiétude des parlementaires européens est à la hauteur du préjudice : 5 millions d’euros, un chiffre colossal !
Affaire à suivre…
Commentaires