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Fabio Aru, nouveau patron de la petite reine transalpine ?

  • Louis B.
  • 9 juil. 2017
  • 3 min de lecture

La route du Tour de France a connu, hier, à l’occasion de la 5ème étape entre Vittel et La Planche des Belles filles, sa première arrivée au sommet dans le massif vosgien. À 3 kilomètres de l’arrivée, un coureur vêtu du maillot « tricolore » s’extirpe du groupe des favoris et enflamme l’ascension. Christopher Froome, Nairo Quintana et consort ne le reverront plus. Fabio Aru s’adjuge sa première étape sur le Tour et s’empare du maillot à pois. Mais qui est donc ce grimpeur sarde dont le talent n’est pas sans rappeler un autre coureur transalpin déjà vainqueur à la « Planche » en 2014 ?

Nous sommes le dimanche 25 juin, dix jours avant le départ du Tour de France. Le championnat d’Italie qui a lieu à Ivrea retient plus particulièrement l’attention car il intervient quelques mois après la disparition de Michele Scarponi, décédé à l’entraînement, coéquipier chez Astana et ami de Fabio Aru. Ce dernier lui rend hommage de la plus belle des façons en s’imposant en solitaire au sommet de la terrible montée de la Serra et en revêtant son maillot : « Il me l’avait donné à Sierra Nevada. Désormais, je vais le rendre à sa famille. Ces mois n’ont pas été faciles pour moi, mais je suis en train de retrouver la lumière. » déclare le coureur Sarde de 27 ans impressionnant de maîtrise sur cette course. L’acquisition du maillot vert blanc rouge sonne comme une revanche pour Fabio Aru victime d’un printemps marqué par une blessure au genou qui le prive du départ du Giro dans sa Sardaigne natale.


C’est donc sur l’île de Sardaigne, dont il arbore les couleurs sur son cadre, que voit le jour Fabio Aru en 1990. D’abord attiré par le football et le tennis, il se tourne ensuite vers le vélo. Il se spécialise en VTT et cyclocross et ne débute le cyclisme sur route qu’à l’âge de 18 ans. Il cavaliere dei quatro mori (chevalier des quatre maures), c’est son surnom, enchaîne les victoires en amateur dont une marquante sur la « Toscane Terre » en 2012. Il passe professionnel en 2013 et rejoint la formation kazakh Astana d’Alexandre Vinokourov : « Quand j'ai dû quitter la Sardaigne pour m'installer à Bergame dans l'optique de devenir cycliste professionnel, ce fut un déchirement. Je pleurais tous les jours auprès de ma mère au téléphone », raconte le grimpeur d'Astana. Le mal du pays passé, il explose au plus haut niveau dans les tours d’Espagne et d’Italie où il remporte des étapes et finit à la troisième place du Giro. En 2015, sur la Vuelta, il profite de l’exclusion de son leader Vincenzo Nibali pour endosser le statut de leader et remporte son premier grand tour à seulement 25 ans.


Les comparaisons vont alors bon train entre Vincenzo Nibali, sicilien et vainqueur de trois Grands Tours et son cadet Aru. Après des relations tendues au départ, les deux hommes démontrent un respect mutuel notamment à travers un tweet de Nibali qui souhaite un bon rétablissement au Sarde après son forfait pour le Tour d’Italie. Cependant, le parallèle entre les deux hommes se limitait à une relation entre un leader expérimenté en la personne du Sicilien et son jeune coéquipier en montagne. Mais en début de saison, Nibali quitte Astana pour Bahrain et permet à Fabio Aru de devenir le leader incontesté de l’équipe kazakh. Sa victoire, hier, à la Planche des Belles Filles intervient trois ans après celle de Nibali avec le même maillot de champion d’Italie. Le Sicilien, après cette victoire d’étape, avait écrasé l’édition 2014 marquée par les abandons de Christopher Froome et d’Alberto Contador. Fabio Aru serait-il lancé sur les traces de son glorieux aîné ?


Rien n’est moins sûr tant la concurrence semble forte et déterminée : il faudra faire dérailler le train de la Sky dont le leader, Froome, triple vainqueur de la Grande boucle, est déjà leader après seulement cinq étapes, et se protéger des autres favoris comme Porte et Quintana frustrés par la domination britannique depuis maintenant cinq ans. Fabio Aru pourra néanmoins compter sur une forme et un physique exceptionnels, qui lui donneront de l’aisance en montagne. Le parcours de cette édition ne propose que deux contre-la-montre, une aubaine pour un coureur certes excellent grimpeur mais qui peine dans l’exercice chronométré. Peu importe qu’il soit ou non le successeur de Vincenzo Nibali sur les routes du Tour, il a déjà gagné le coeur des Transalpins.


Fabio Aru troquera-t-il sa tunique tricolore contre un beau maillot jaune ? Réponse au cours des quinze prochains jours.


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