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Tourisme : enjeux et chiffres

  • Grégoire B.
  • 22 juil. 2017
  • 3 min de lecture

Il ne fallait pas attendre la période estivale pour tirer des constats sur les dynamiques du tourisme mais il est vrai que c’est bien l’occasion de considérer quelques chiffres et les enjeux du secteur le plus rapide à se développer dans le monde. Vacanciers ou pas, il se pourrait que vous minimisiez les dimensions du tourisme dans le monde et ses répercussions.


Sans avoir besoin d’évoquer l’Hyperloop, dernier projet du créateur de Tesla et SpaceX, Elon Musk, censé devenir le prochain moyen de transport révolutionnaire, c’est peu dire que la mobilité n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui. Que ce soit à travers les interfaces coopératives de covoiturage, les lignes de bus long-trajet low-cost, les compagnies aériennes de RyanAir à Airline Etihad Airways ou par le train, voyager n’a jamais été aussi accessible aujourd’hui. Cela se reflète dans le nombre de voyages à l’étranger. Ce nombre s’élevait à 1,2 milliards en 2016, soit 4% de plus que l’année précédente en 2015. Cette tendance doit se prolonger cette année avec une hausse attendue de 3 à 4%. La France accueille elle plus de 80 millions de touristes dans l’année. Non seulement le secteur du tourisme est l’un des plus expansifs, mais en plus il est l’un des plus lourds économiquement, le troisième en fait. En 2015, il représentait 10% de l’économie mondiale. Et près d’une personne sur dix possède un travail directement lié au tourisme.


Les pays en voie de développement ou récemment industrialisés profitent et à la fois alimentent cette tendance à la hausse du tourisme. Ils tendent à exploiter de plus en plus leur potentiel touristique (climat accueillant, richesses culturelles, territoires naturels intacts et grande diversité d’espèces) et en tirent une valorisation économique. Le tourisme est pour beaucoup de ces pays l’opportunité de développer leurs infrastructures. Il crée aussi de l'emploi de façon massive : 5 millions d’emplois devraient être créés dans les dix prochaines années en Afrique et plus de 40 millions dans les pays plus ou moins récemment industrialisés d’Asie. En effet, ce secteur tend à générer des activités qui ne nécessitent pas de grandes qualifications ou d’importants investissements comme l’hébergement, la gastronomie, le transport ou l’artisanat. Les populations défavorisées peuvent ainsi profiter du développement du tourisme. Le chômage et la pauvreté peuvent être par conséquent réduits, des revenus sont engendrés, les cercles économiques locaux peuvent être stimulés. Pour un tiers des pays en développement, le tourisme est déjà la principale source de rentrées de devises étrangères dans l’économie locale. Parmi la moitié des pays les plus pauvres (se référer à la liste de l’ONU « Least Developed Countries », LDC), le secteur représente plus de 40% du PIB. Cette importance du tourisme s’est développée sur plusieurs décennies. Durant les vingt-cinq dernières années, les pays en voie de développement ont plus que quadruplé leurs parts de marché dans le tourisme.


Bien que le tourisme soit synonyme de gains économiques, il est lié à de nombreux risques. Dépendance aux fluctuations des départs, à la santé des économies étrangères, aux goûts des vacanciers, limites des ressources qui doivent suffire pour les étrangers et les populations locales, risques écologiques, conflits socio-culturels et atteintes aux droits de l’Homme sont autant de fruits du tourisme dans de nombreux pays. Des organisations non-gouvernementales telles que le service d’information allemand Tourism Watch se consacrent pleinement pour dénoncer les conséquences négatives du secteur. D’autres pointent l’origine de nombreux problèmes dans le tourisme, comme par exemple les atteintes aux droits de l’Homme concernant l’activité d’Amnesty International.


La durabilité et la responsabilité doivent être mises à l’honneur dans le développement du tourisme. Un développement durable est censé stimulé la croissance économique tout en préservant l’environnement et la société. L’industrie du tourisme doit se penser sur le long terme et se comprendre comme éthique, sociale, respectueuse des cultures et de l’environnement, sans qu’elle ne puisse être économiquement profitable et créatrice d’emplois. Telle est la philosophie des gouvernements des pays développés. En France, des mesures sont prises pour protéger l’environnement, première source d’attraction touristique de manière générale, avant même le patrimoine culturel. Les conservatoires du littoral et des espaces naturels achètent en outre de nombreux sites pour les préserver des activités touristiques. Ces acquisitions ont augmenté de plus de 20% durant les dix dernières années. Le ministre fédéral allemand pour la coopération économique et le développement (BMZ) prône un développement du tourisme inclusif et écologique, axé sur le développement économique durable et l’encouragement de la création d’emplois, le développement des communes, la protection et mise en valeur de l’environnement, l’efficience énergétique et la bonne gouvernance politique.

Le tourisme est un secteur considérable aux enjeux économiques importants. Il pourrait être cependant à la source de plus de crises socio-culturelles, d’atteinte aux droits de l’Homme et de dégradation de l’environnement qu’on ne le pense.

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