EDITO – Emmanuel Macron réussira-t-il sa rentrée ?
- Corentin S.
- 1 sept. 2017
- 3 min de lecture
L’été ne fut pas de tout repos pour Emmanuel Macron qui a même vu impuissamment sa cote de popularité fondre au soleil au fur et à mesure de l’avancement de la saison estivale. La faute à qui, à quoi ? Sans doute en partie aux Français qui ont vu en Macron une forme de super-héros de la politique capable de sauver, par sa simple présence à l’Elysée, le navire France du naufrage. Attristés par ce dur retour à la réalité, ils ont très vite découvert que notre président ne disposait d’aucun super pouvoir. L’opposition (principalement incarnée par la France Insoumise) n’a pas manqué le coche et a su profiter de cette vague de mécontentement pour demander des comptes au chef de l’Etat seulement quatre mois après son investiture. M. Macron ne s’est pas fait attendre pour répliquer à ces attaques, « Quand on arrive au pouvoir, on ne fait pas les choses en cent jours. Ou alors nous serions le seul pays qui ferait deux ans de campagne présidentielle pour gouverner trois mois… » disait-il hier dans une interview fleuve donnée au Point.
Emmanuel Macron le 29 août 2017
Cette longue entrevue avec les journalistes du Point marque un tournant dans la présidence Macron, il s’agit en effet du premier grand entretien qu’accorde le président de la République jusqu’alors souvent qualifié de jupitérien du fait du recul qu’il avait choisi d’adopter par rapport aux médias. Conscient que cette distance ne pouvait lui être que défavorable, Emmanuel Macron semble avoir décidé de bouleverser sa communication, il nomma par exemple Bruno Roger-Petit porte-parole de l’Elysée (il aura notamment en charge le compte Twitter de la présidence). Il invite par ailleurs les ministres à faire plus d’apparitions dans les médias, officiellement pour se montrer sous un jour plus « didactique » et pour expliquer la « vision politique du président de la République dans son ensemble aux Français » mais très certainement aussi pour ne pas laisser une place trop importante à Jean-Luc Mélenchon sur la scène médiatique alors que ce dernier se définit lui-même comme le seul opposant crédible à Emmanuel Macron pour le moment. Il ne reste plus qu’à espérer que le chef de l’Etat ne tombe pas dans les travers de son prédécesseur dont il disait lui-même de manière à peine voilée qu’il était « dans le commentaire au jour le jour » et que cela n’était plus possible étant donné que le « président de la République n’est pas seulement un acteur de la vie politique, il en est la clé de voûte. ».
[endif]--Ce changement de stratégie en matière de communication intervient alors que le président lance sa réforme du travail déjà contestée par certains syndicats et partis politiques. Cependant, Emmanuel Macron ne fait que tenir ses engagements de campagne, fait qui peut surprendre et affoler certains tant cela parait inhabituel … Cette réforme est une réforme de profondeur et posera les bases du quinquennat, le président souhaite agir vite car les effets se verront sur le long terme. Il assure lui-même « qu’on ne change pas une société par une loi ou un décret. Cela prend entre dix-huit et vingt-quatre mois pour infuser. ». Nous ne pouvons être que d’accord avec ces propos ; la France a assez perdu de temps. La réforme du marché du travail proposée par Emmanuel Macron semble être la meilleure réponse au défi mondial auquel n’échappera pas la France ; s‘adapter à une économie qui change en simplifiant notre code du travail et en particulier pour les TPE/PME qui ont définitivement besoin de plus de libertés sous bien des aspects.
Edouard Philippe et Murielle Pénicaud lors de la présentation de la réforme du travail
La rentrée sera donc chargée pour le président de la République qui semble bien déterminé à mener à bien ce pour quoi il fut élu malgré les attaques qui commencent à gonfler dans les rangs de l’opposition. Les macronistes ne devront pas défaillir, il reste encore beaucoup à faire en matière d’éducation, de logement, de budget, de sécurité, de justice… Espérons qu’Emmanuel Macron poursuive sur la voie qu’il a fait sienne et qu’il inspire les Français au point de les faire, selon ses propres termes, « renouer avec l’héroïsme politique ».
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